Les astéroïdes sont d’innombrables blocs rocheux et métalliques de toutes tailles. Ils tournent autour du Soleil, bien loin au-dessus de nos têtes, la plupart entre les orbites de Mars et de Jupiter.
En un grand billard cosmique, certains s’entrechoquent et sont éjectés de leur trajectoire initiale. Parmi ceux-ci, certains peuvent finir par percuter la Terre.
Ainsi, de nombreux astéroïdes ont croisé le chemin de notre planète au cours de son histoire. Des cratères d’impact, énormes cicatrices parfois encore visibles, témoignent des collisions passées avec ces bolides venus du ciel. Ces derniers ont probablement bouleversé le long chemin évolutif de la vie sur Terre.
L’étude de ces impacts – on parle d’impactisme – a pris une importance grandissante dans la reconstitution de l’évolution de la vie, notamment en lien avec les extinctions massives d’espèces vivantes. En effet, les paléontologues ont identifié au moins cinq crises biologiques majeures dans le passé terrestre. La plus importante date de 250 millions d’années : cette extinction concerna au moins 90 % des espèces vivantes !
Près de 190 millions d’années plus tard se produit l’extinction de masse des dinosaures et près de la moitié des autres espèces vivant à l’époque.
La trace d’un impact géant
Cet événement majeur serait dû à la chute d’un gros astéroïde. Sa trace ? Le cratère de Chicxulub, vieux de 65 millions d’années. Il est enfoui sous la Péninsule du Yukatan, au Mexique, et son diamètre atteint 200 kilomètres.
Un cratère de cette dimension révèle l’impact d’un bloc rocheux d’environ 10 kilomètres de diamètre, qui aurait percuté la Terre à une vitesse d’environ 90 000 km/h !
Une telle collision est un cataclysme d’une ampleur qui nous dépasse totalement : elle libère brusquement une énergie colossale, équivalant à des centaines de millions de bombes atomiques. L’explosion est si extraordinairement violente que l’astéroïde est entièrement pulvérisé. Le souffle de l’explosion provoque une dévastation totale et presque immédiate du paysage sur des milliers de kilomètres à la ronde. Le choc s’accompagne, entre autres, d’incendies gigantesques et de nombreux séismes et tsunamis majeurs. Ses répercussions deviennent rapidement planétaires : les milliers de milliards de tonnes de gaz et de poussières injectées dans l’atmosphère réduisent l’ensoleillement et refroidissent durablement le climat mondial. La végétation étant privée de lumière, c’est toute la chaîne alimentaire qui en subit les conséquences.
Une place à prendre
Le calme revenu, les conditions de température et d’ensoleillement redevinrent plus clémentes à la surface du globe : la vie se remit naturellement à foisonner.
Les milieux naturels, libérés des grands reptiles désormais disparus, furent reconquis par des espèces animales plus petites et mieux adaptées. Rapidement eut lieu une nouvelle explosion des espèces rescapées de cette sélection qui, pour être accidentelle, n’en était pas moins naturelle. Dès lors, la voie était libre pour le développement et l’expansion des mammifères, et bientôt de l’homme. Jusqu’au prochain… « accident » ?
Et si la vie venait d’ailleurs ?
Fragments d’astéroïdes, il se peut que les météorites tombées sur Terre aient pu tenir un rôle majeur dans l’apparition de la vie terrestre. D’une part, avec leurs sœurs les comètes, elles ont certainement apporté beaucoup d’eau à l’époque du bombardement intensif qu’a subie la planète à ses débuts. Reste une grande interrogation : d’où vient réellement la vie sur notre planète, et par quel « miracle » est-elle apparue ? Quel fut le déclencheur de cette « alchimie improbable » qui, au gré d’une évolution complexe, a mené jusqu’à nous, qui nous posons justement cette question ?… Les premiers maillons ayant permis la vie sont-ils apparus sur Terre, ou ont-ils été apporté du Cosmos par les météorites ? En effet, certaines de ces pierres tombées du ciel contiennent des molécules organiques, « briques » élémentaires de la vie. Elles pourraient avoir « ensemencé » la Terre, il y quelque 4 milliards d’années. À partir de ce matériau de base, le temps faisant son œuvre, l’évolution aurait alors « inventé » et diversifié la vie, jusqu’à l’homme ! La réponse est toujours en suspens, mais la question mérite largement d’être posée…