Astéroïdes, comètes… Et si le ciel nous tombait sur la tête ?
Y a-t-il réellement un risque de collision entre la Terre et un gros astéroïde ? Dans l’absolu, oui ! On estime à une centaine de millions le nombre d’objets de taille supérieure à 10 mètres évoluant entre le Soleil et Jupiter. Les cratères d’impact terrestres sont là pour attester des nombreuses rencontres passées, « fréquentes » à l’échelle des temps géologiques. Tôt ou tard, cela se reproduira. Au demeurant, c’est là un phénomène plutôt banal dans le ballet planétaire. Néanmoins, ramenée à l’échelle de temps humaine, la probabilité de rencontre est minime.
Frôlements à 120 000 km de la Terre
Hormis les comètes qui nous viennent des confins du Système solaire, quelques milliers d’astéroïdes, repérés à ce jour, ont une orbite qui les rapproche occasionnellement de la Terre ; on les appelle NEAs (Near Earth Asteroids). Parmi eux, ceux dont l’orbite croise celle de la Terre sont baptisés géocroiseurs. Ces astéroïdes qui errent dans l’Espace ont été, à un moment donné, éjectés de la « Ceinture principale », cet anneau où des blocs de toutes tailles tournent autour du Soleil entre les orbites de Mars et de Jupiter. Une fois sortis des rangs, ils entament une vie solitaire, parfois pendant des dizaines de millions d’années. Certains viendront peut-être un jour « rencontrer » la Terre.
Objets sous surveillance
Outre le rôle prépondérant de la NASA dans ce domaine, une surveillance des astéroïdes existe au sein de quelques grands organismes de recherche spatiale, notamment européens.
Ce long travail de veille et d’observation autorise à penser que l’on a désormais identifié la plupart des géocroiseurs de taille supérieure à 10 km. En revanche, cette estimation reste très partielle pour des diamètres inférieurs. Cela laisse planer un doute… Ainsi l’astéroïde 2002 MN, d’une taille de 100 mètres, ne fut-il découvert que trois jours après être passé au plus près de la Terre, le 14 juin 2002. À la vitesse de 38 000 km/h, il venait de « frôler » notre planète à 120 000 km, soit seulement un tiers de la distance Terre/Lune ! S’il n’avait pas raté la Terre, il aurait pu rayer de la carte une ville comme Paris…
Plusieurs fois par an, de petits astéroïdes s’approchent de notre planète ; ainsi, le 8 septembre dernier, deux d’entre eux, repérés seulement trois jours avant, passaient à 70 000 et 250 000 km de la Terre. Cela dit, ces petits blocs ont toutes les chances d’être entièrement désintégrés en pénétrant dans l’atmosphère qui, fort heureusement, joue parfaitement son rôle de bouclier protecteur !
Le risque potentiel d’un astéroïde repéré est évalué en fonction de sa taille et de son orbite. Actuellement, à part quelques exceptions, les deux mille géocroiseurs recensés sont considérés à « risque nul ». Et parmi les exceptions, aucune ne semble présenter un important risque de collision. Diverses évaluations estiment les fréquences d’impact sur Terre en fonction de la taille des objets. Voici à quoi l’on peut donc s’attendre : un à deux objets de 50 m de diamètre par siècle, un objet de 100 m par millénaire, un objet de 1 km (énergie équivalant à l’arsenal nucléaire mondial) tous les 300 000 ans, un objet de 10 km (pouvant provoquer une extinction biologique massive) tous les 100 millions d’années. Statistiquement, le risque principal est donc surtout de devoir faire le ménage chez soi, compte tenu des 500 tonnes de poussière extraterrestre qui tombent chaque jour en douceur sur Terre…