Notre Système solaire est né il y a 4,66 milliards d’années. La matière qui le compose s’est rapidement structurée, principalement en un soleil central et huit planètes assorties de nombreux satellites. Les quatre plus proches du Soleil sont solides et rocheuses, les autres sont géantes et gazeuses. En plus de leur chaleur interne, les corps rocheux ont été échauffés par le bombardement incessant d’astéroïdes. Ainsi devenus « incandescents », ils subirent une différenciation : les composés les plus lourds formèrent un noyau métallique central, les plus légers un manteau périphérique. Une croûte refroidie enveloppa le tout, et le volcanisme s’exprima en surface. Dès lors, leurs histoires et leurs manifestations volcaniques divergent. Petit survol…
Styles variés et formes exotiques
La surface de Mercure ressemble à celle de la Lune, avec de vastes étendues recouvertes de coulées de lave.
Vénus présente un volcanisme très récent, même si aucune activité n’a été observée à ce jour. Sa surface est constellée de volcans dont nombre de grands édifices comparables à Mauna Loa (Hawaii) ! La plus longue coulée de lave du Système solaire est sur Vénus : plus de 6 000 km ! La « planète sœur » de la Terre fut – et est toujours très volcanique.
La Lune est un corps inerte depuis plusieurs dizaines de millions d’années. Mais les sombres mers lunaires, visibles à l’œil nu, sont d’immenses plaines couvertes d’anciennes laves basaltiques.
Le volcanisme de Mars a été très actif jusqu’à une époque récente. Ses grands volcans, tel Olympus Mons, méritent qu’on les survole d’un peu plus près (ci-dessous).
Le volcanisme des satellites naturels
Les planètes gazeuses ne sont pas volcaniques. Mais elles sont accompagnées de nombreux satellites rocheux, dont certains présentent des manifestations très diverses – ou des traces – de volcanismes. En voici quelques exemples.
Le satellite de Jupiter Io est le plus bouillonnant des corps du Système solaire. Son activité volcanique actuelle est une conséquence de l’attraction exercée par Jupiter, si proche qu’elle déforme en permanence ce satellite. Sur Io, tout y est : des centaines de volcans boucliers très actifs, d’immenses surfaces couvertes de soufre, des geysers géants et autres panaches volcaniques de 300 km de haut !
Quant au satellite Europe qui gravite aussi autour de Jupiter, il est recouvert d’une couche de glace d’une épaisseur estimée entre quelques kilomètres et des dizaines de kilomètres. Au-dessous, une couche d’eau liquide et salée serait née de la fusion de la glace par des volcans sous-marins.
Enfin, Ganymède, autre lune de Jupiter, est le plus gros satellite du Système solaire ; on ne sait pas s’il est actif, mais il porte les marques d’un volcanisme récent.
Encelade, un des satellites de Saturne, présente des traces de « Cryo volcanisme » : il s’agit d’éjection de matière froide, voire gelée, en coulées de glace et geysers d’eau, d’azote liquide ou encore de méthane.
Des satellites d’Uranus, tels que Ariel, Titania et Miranda, montrent des structures révélant une activité volcanique récente.
Quant à Triton, satellite de Neptune, il présente de fortes similitudes avec Encelade. Cet astre est également caractérisé par un « Cryo volcanisme » actif.
Ces quelques exemples montrent combien le volcanisme est à la fois extrêmement varié et répandu dans le Système solaire.
Repères
Du volcanisme, même sur les astéroïdes. Hormis les planètes et satellites, certains astéroïdes sont suffisamment gros pour avoir subi une fusion partielle de ses matériaux. Ainsi certains ont-ils une surface constituée de roches volcaniques qui ressemblent aux basaltes terrestres. Par ailleurs, l’étude des météorites trouvées sur Terre confirme l’importance du volcanisme dans l’évolution de tous les gros corps solides qui gravitent de près ou de loin autour du Soleil.
Olympus Mons, le seigneur de Mars
Deux fois plus petite que la Terre, Mars « la rouge » fut volcaniquement très active. Elle porte d’énormes volcans, de loin les plus imposants du Système solaire. Ils ont émis des coulées basaltiques longues de centaines de kilomètres. L’exceptionnelle durée de leur fonctionnement explique en partie le gigantisme des volcans martiens.
Parmi ceux-ci, Olympus Mons, le plus grand volcan connu du Système solaire, pourrait n’être endormi que depuis peu. Pour construire un tel édifice, qui évoque les grands volcans-boucliers terrestres, il a fallu d’énormes quantités de lave ; on estime que ses éruptions ont produit des coulées dont le débit représentait plusieurs fois celui du fleuve Amazone ! S’il était sur Terre, Olympus Mons couvrirait plus de 2/3 de la France métropolitaine ! À son sommet, une caldera de 80 x 60 km ; en périphérie, des falaises abruptes hautes de 6 km ! Enfin, ce vainqueur toutes catégories mesure plus de 21 km de hauteur !
Pourquoi de tels géants ? Au-delà du volume impressionnant de la lave émis, la première explication fait intervenir la taille, et donc la gravité, de Mars. Celle-ci permet à des montagnes de s’élever plus haut que sur Terre sans s’effondrer sous leur propre poids. Mais la raison principale est qu’il n’existe pas de tectonique des plaques sur Mars ou pour le moins, qu’elle a disparu très vite et qu’elle n’avait pas l’ampleur de la tectonique terrestre. En l’absence de mouvements des plaques, les magmas sont arrivés en surface aux mêmes endroits. Ces éruptions successives ont ainsi construit, par empilement de laves, les grands édifices que l’on voit aujourd’hui. Elles ont également donné lieu à de gigantesques effondrements des réservoirs partiellement vidés de leurs magmas, en formant des calderas.
D’après La Montagne et l’équipe scientifique de Vulcania
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